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    A la table de l’art contemporain

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    22/02/2011
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  • Le week-end dernier JustMad, feria internationale d’art contemporain, a ouvert ses portes à Madrid. Cet évènement culturel, qui en est à sa seconde édition, exposait des artistes émergents ou en devenir généralement jeunes, principalement espagnols mais aussi étrangers ( Allemagne, France, Portugal, etc. ). Étant un contemporain, je décide de me confronter à cet art que bien souvent je n’arrive pas à saisir. Et pourtant, je pense avoir quelques bases pour le comprendre. Je jette donc un coup d’œil sur la web de Just Mad et note l’adresse pour me rendre sur place. Je me laisse donc porté par ma curiosité et arrive à l’endroit indiqué. D’entrée de jeux, le premier élément qui montre que vous vous trouvez dans un salon d’art moderne, c’est le public.

    L’amateur d’œuvres contemporaines doit avoir un style personnel. Il a de s’habiller avec des vêtements que l’on ne voit que dans ce genre d’endroit et que je pensais jusqu’alors immettable. Lorsqu’on s’y mêle, on a la sensation étrange de mettre un pied dans le futur ou, du moins, dans une autre dimension.

    Une fois passées ces premières sensations, j’en reviens à mon objectif. Les premières œuvres que j’y trouve sont trop conceptuelles, comme ce tapis de deux mètres carrés avec au milieu un colonne de tiroirs. Pour moi, c’est prendre les gens pour des cons. Je me console vite grâce au bar Heineken qui fournissait des bières gratuites au public ( ça aide à ouvrir l’esprit ). Depuis une salle, j’observe une jeune fille se débarrasser de sa bouteille de bière vide en la déposant sur une table derrière elle. Soudain,une personne se dirige vers elle (la bouteille) et d’un geste précis et rapide l’enlève de la table, nettoie la tache avec sa manche et se retourne vers la jeune propriétaire du cadavre. Il lui dit d’un air convaincu : « Il est interdit de poser des objets sur cette table, c’ est une œuvre d’art ». Rire général du groupe. Cet incident me conforte dans mon idée que certaines personnes n’ont vraiment rien à communiquer.

    L’artiste incompris défendant son art devant les attaques d’un public hostile et sans pitié, comme un gardien de hockey qui défendrait son goal contre des palets offensifs. Peu après, je surprends une dame poser littéralement son cul sur la même table. Je lui dis bien intentionné mais pas très convaincu: « Madame vous êtes assise sur une œuvre d’art »…Comme un clin d’œil indirect de Heineken, sponsor de la feria, cette bouteille de bière a eu bien plus d’effet que cette fameuse planche de boit, réduite à sa fonction de support.

    estudio6IV

    Estudio VI-IV, Germán Gómez

    Suite à cela, je continue mon chemin et découvre enfin de véritables travaux d’art qui me laissent bouche bée. Comme les portraits en collage et en 3D de Germán Goméz ou encore les sculptures incomplètes du portugais David Oliveira ( également en 3D ).

    Un point de départ à ma compréhension de cet art souvent victime de son propre enfermement. Et qui ne donne pas assez les codes d’accès à un public qui ne demande qu’à comprendre. Et les « originaux » vides de substance n’aident pas ce genre d’évènements.

    Un dernier conseil, si vous voulez voir une table peinte en noir comme de l’art contemporain, prenez le chemin le plus facile… buvez-vous quelques Heineken !

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