La page congolaise au programme
Reconstituer le passé dans ce qu’il a de vivant et de contraignant est une gageure. Surtout quand ce sont des personnalités d’envergure qui le font ou l’infléchissent et dont les dires, les intentions et les actes nous reste mal connus.
Maurice Pilette SJ Epilogue de la Chronique
NOTE ARGUMENTÉE
Octobre 2019
La Belgique entretient une relation particulière avec ce qui fut un temps le jardin de son
monarque, le roi Léopold II, un autre, la dixième province de l’Etat colonial belge. Je parle de l’actuelle République démocratique du Congo.
Une relation qui sous ces deux régimes totalise près de 77 ans. Qu’on le veuille ou non, durant la colonisation et sous l’autorité de l’Etat colonial se sont érigé, souvent dans la douleur, parfois dans la joie, mais toujours dans l’échange, des ponts indestructibles dont l’histoire reste le témoin privilégié.
Néanmoins, malgré la distance par rapport à ces évènements, les connaissances restent encore aujourd’hui peu ou pas accessibles. Non seulement aux chercheurs mais aussi et surtout aux enseignants qui ont un devoir de formation vis-à-vis des étudiants de l’enseignement secondaire belge. Paradoxalement, cette mission a pourtant été remplie envers les jeunes Congolais sous l’autorité belge. Ceux-ci étaient informés sur leur statut sans la moindre polémique. De ce fait, on peut dire qu’ils recevaient une meilleure formation que dans la métropole. De cette instruction, en a découlé une génération d’excellence qui fit la réputation du Congo en son temps.
En dépit de cette longue relation, tantôt fraternelle tantôt fratricide, les clés nécessaires à une meilleure compréhension de cette histoire commune restent égarées, oubliées voire ignorées en Belgique. Or, ces connaissances sont indispensables à tous. D’abord, afin de mieux comprendre les faits d’une histoire largement méconnue par les Belges.
Une multiculturalité qui saute aux yeux et qui demande des réponses urgentes comme l’indiquait déjà l’enquête du professeur et essayiste Niko Hirtt en 2008. Si son investigation révélait qu’un quart des étudiants de secondaire en Belgique ignorait que le Congo avait été une colonie belge, elle ne faisait pas état de la connaissance des trois quarts restants. Moi-même issu du système scolaire belge, j’ai très peu appris sur la colonisation belge durant mes humanités.
Au-delà des polémiques et autres revendications partisanes, mon investigation veux faire état de l’enseignement de la colonisation auprès des étudiants de secondaire en Belgique. Je suis convaincu que l’enseignement est le meilleur angle pour aborder la question de la colonisation belge. Il en va de la bonne formation des générations futures qui seraient moins perméables à la désinformation, l’un des grands maux de ce siècle.
Il est urgent que l’accès à ces archives, quelles qu’elles soient, dont on connait depuis longtemps l’existence, puissent s’ouvrir aux chercheurs et aux enseignants. Cela permettrait de créer de nouvelles bases de données sur lesquelles établir un programme scolaire clair et complet. L’enseignement est la clé d’un futur meilleur.
L’apprentissage de la colonisation belge du Congo est avant tout un devoir de mémoire envers les Belges et les Congolais. Une question qu’il est grand temps d’aborder de manière naturelle et scientifique, sans jugement de valeur, pour le bien des jeunes générations, présentes et futures, qui méritent une formation d’excellence. Il s’agit d’une vraie question identitaire. Pas uniquement pour les belges d’origine congolaise mais pour tous les citoyens de Belgique.
*Crédit photo, AFP – Kenzo TRIBOUILLARD
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