La mode s'habille dans la rue
Foto España est un festival de photo qui a lieu à Madrid chaque année et dont l’ édition 2012 s’est clôturée le 22 juillet dernier. Ce fut l’occasion de voir certains clichés de Scott Schuman exposés dans le magasin Loewe, une marque espagnole de luxe. M. Schuman est un New Yorkais, le créateur d’un des photo blogs de mode ou fashion blogs les plus populaires du moment. The Sartorialist trouve presque tous ses modèles amateurs dans la rue. Il n’est pas le premier à photographier la mode dans la rue puisque Bill Cunningham et d’autres l’ont fait avant lui. La distinction réside dans le média de diffusion de ces photos en mode street style.
Un blog de mode est un site qui dispense des conseils vestimentaires avec photos à l’appui. Il est de plus en plus tendance et les marques de vêtements y sont sensibles. En effet, le blog permet une proximité avec le public qui n’existe pas (ou presque) dans le monde fermé de la mode. Mais comme avec toutes les nouveautés, il faut relativiser car peu de sites se distinguent. Parmi eux, celui du New Yorkais.
Créé en 2005, The Sartorialist a pour objectif de (r)établir « un dialogue à double sens entre le monde de la mode et celui de la vie de tous les jours ». C’est-à-dire entre la rue et le podium. C’est en cela que réside un des intérêts de sa démarche car elle rappelle que la rue reste un vivier intarissable et intemporel de la mode. Le job de M. Schuman commence donc là où les grandes marques s’arrêtent.
Ce blogger n’est pas photographe professionnel. Pourtant sa passion du tissu transpire de ses images et cela suffit pour être emballé. Des photos qu’ il prend au gré de ses promenades dans les ruelles newyorkaises, milanaises, parisiennes ou autres. Au hasard des rencontres, il capture depuis près de 7 ans les citadins au style très personnel. Les plus stylés d’entre eux ont droit à un profil avec une entrevue sur leurs relations au vêtement, comme Sam Lambert.
Sam Lambert, couple par les frères Séeberger.
The Sartorialist, un quadragénaire qui travaillait déjà dans la mode pour homme, n’a pourtant rien inventé puisque les premières traces de la photographie de rue tournée vers la mode remontent à 1909 avec les frères Séeberger. Ensuite, dans les années 1930,Martin Mukácsi s’est également fait remarqué dans ce genre. Mais celui qui a donné ses lettres de noblesse au street style est William J. Cunningham (ou Bill), un autre New Yorkais qui à partir des années 60 a photographié les tenues de ses concitoyens. Muni de son vélo et d’un appareil analogique, il a sillonné les rues de New York jusqu’à aujourd’hui. Il a ainsi accumulé plus de 40 années d’images sur les New Yorkais et leurs styles vestimentaires. D’un point de vue sociologique cette collection n’a pas de prix. Ses photos lui ont valu de travailler avec les plus grands magazines de mode et le New York Times. Toute la Big Apple lui est reconnaissante aujourd’hui, en particulier les grandes figures de la mode (Anna Wintour, etc.). Un film documentaire (« Bill Cunningham New York », à voir plus bas) lui rend d’ailleurs hommage alors que ce vieil enfant de 84 ans continue de pédaler pour le Times.
Ce qui différencie Bill Cunningham de Scott Schuman, à part l’âge et le style vestimentaire (pratique et rudimentaire pour l’un, soigné pour le plus jeune),ce sont les nouvelles technologies de diffusion et l’impact quasi immédiat sur les lecteurs de tout bord. À l’époque de M. Bill, il était nécessaire de passer par un processus plus lent de la presse traditionnelle. Elle contrôlait la publication des images et des produits, excluant tout ce qui ne l’intéressait pas. L’offre de ces articles était d’autant plus limitée qu’elle était ciblée vers une classe privilégiée. Schuman, au contraire, par son ouverture d’esprit (et le numérique aidant) atteint un bien plus large public qui se compte en millions, internet oblige! De plus, The Sartorialist ne juge pas le bon ou le mauvais goût, comme le font en général les magazines, mais prend en photo tout ce qui attire son oeil. C’est peut-être cela le plus difficile. En tous les cas, l’ancien et le moderne se rejoignent dans l’amour du vêtement pour nous rappeler que la mode s’habille et se déshabille dans la rue.
N.B. : Il est bon de faire remarquer que les blogs de mode (fashion blogs) sont de plus en plus courants mais pas aussi originaux. L’ engouement de leur créateur réside principalement dans l’aspect financier car un trafic suffisant attire les marques et peut déboucher sur une collaboration. Les commentaires laissés sur le site de M. Schuman renvoient souvent d’ailleurs à ces autres fashion blogs qui profitent du trafic de The Sartorialist.
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Un blog de mode est un site qui dispense des conseils vestimentaires avec photos à l’appui. Il est de plus en plus tendance et les marques de vêtements y sont sensibles. En effet, le blog permet une proximité avec le public qui n’existe pas (ou presque) dans le monde fermé de la mode. Mais comme avec toutes les nouveautés, il faut relativiser car peu de sites se distinguent. Parmi eux, celui du New Yorkais.
Créé en 2005, The Sartorialist a pour objectif de (r)établir « un dialogue à double sens entre le monde de la mode et celui de la vie de tous les jours ». C’est-à-dire entre la rue et le podium. C’est en cela que réside un des intérêts de sa démarche car elle rappelle que la rue reste un vivier intarissable et intemporel de la mode. Le job de M. Schuman commence donc là où les grandes marques s’arrêtent.
Ce blogger n’est pas photographe professionnel. Pourtant sa passion du tissu transpire de ses images et cela suffit pour être emballé. Des photos qu’ il prend au gré de ses promenades dans les ruelles newyorkaises, milanaises, parisiennes ou autres. Au hasard des rencontres, il capture depuis près de 7 ans les citadins au style très personnel. Les plus stylés d’entre eux ont droit à un profil avec une entrevue sur leurs relations au vêtement, comme Sam Lambert.
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