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    Les (J)hack Sparrow du Net

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    20/03/2011
  • Médias
  • Politique
  • En observant dernièrement le paysage médiatique (surtout internet), je me suis rendu compte que certaines personnes, dont moi-même je ne soupçonnais pas l’importance, occupent le devant de la scène mondiale. Des acteurs qui ont développé des affinités  électroniques dans le secret de leur caverne ( chambre, garage, etc ) mais qui aujourd’hui sont essentiels dans notre vie de tous les jours. Leur symbole est le drapeau pirate : les hackers !

    Aujourd’hui les plus grandes entreprises font appel à leurs services pour sécuriser leurs systèmes informatiques. Et elles sont prêtes à payer des fortunes. D’autres se lancent désormais à visage découvert dans des combats contre l’injustice ou contre ceux qui veulent s’approprier l’ internet. Même les pouvoirs politiques se servent de leurs connaissances pour éviter des attaques comme celle subie par le gouvernement français il y a deux semaines.

    Que faut-il en penser? Que ceux qui ont généralisé l’ internet maîtrisent moins bien  leur création que les hackers qui ont appris à naviguer entre ses failles pour obtenir ce qu’ils veulent. De braquer une banque en quelques touches de clavier ( j’ exagère certainement ) au simple fait de prendre le contrôle de votre ordinateur, presque tout est possible. Pour cette raison, les gouvernements au début de la révolution informatique ont souvent été à l’origine d’ une marginalisation de ces derniers. Ce que tu ne connais pas, il faut en avoir peur ! Aujourd’hui, la tendance s’inverse.

    Cette communauté pirate a émergé dans les années 1980, en même temps que la modernisation des ordinateurs et de leur langage (Bill Gates, Steve Jobs, etc). Un dialecte pour lequel les pirates informatiques se sont très vite passionnés, poussant les capacités de ces machines à leur maximum. Une passion que la majorité n’avait pas encore comprise (et ne comprend toujours pas d’ailleurs) et donc écartée. Ils étaient dans  le monde underground, l’antichambre de la culture de masse. Cela leur a permis, du moins, de développer leurs savoirs et leurs habiletés en toute liberté. Ils se formèrent donc en reseaux pour échanger leur savoir par ordinateur. C’est donc au travers de pseudos qu’ils discutent, partagent et se lancent des défis pour mesurer leurs propres capacités. Dans le bon sens comme dans le mauvais, le hacker est avant tout un joueur et va mettre en pratique ses talents. Par le piratage informatique ( hacking ), ils vont s’introduire dans les machines les plus sécurisées et tenter d’en prendre le contrôle en un minimum de temps. Je vais faire ici une petite parenthèse pour préciser la généalogie du hacker. Il y a le bon (white hat ), la brute (black hat) et celui entre les deux (grey hat).

    Ainsi libèrent-ils leurs frustrations dans un monde qui ne les comprend pas vraiment. Un des traits de leur personnalité généré par le fait qu’ils se sentent plus intelligents que la moyenne et donc incompris. Cela se traduit dans leur pseudo qui ont souvent une valeur mythologique. Le hacker se voit comme le chaînon manquant entre l’homme et la machine. Je m’explique. Les hackers sont ceux qui le mieux ont compris le langage de l’ordinateur, et pour cela le dominent le mieux. Ils sont les intermédiaires entre le langage informatique et le commun des mortels.

    Un exemple de ce caractère exceptionnel qu’ils se prêtent. Je choisi le nom d’un hacker surnommé Cold Blood qui a fait l’actualité dans l’affaire Wikileaks. Après quelques recherches sur Google, une image de BD attire instinctivement mon attention… Bingo ! Je découvre que ce Cold Blood est un des héros de Marvel (Batman, Superman, etc.). Brièvement, Eric Savin est un militaire victime d’une mine et qui est ramené à la vie grâce à la technologie qui remplacera ses organes endommagés. Les transformations réalisées lui donnent vitesse, force, endurance et du sang synthétique qui lui donnera le nom de Cold Blood. Il a également la capacité de se connecter mentalement à n’importe quel système électronique. Autrement dit, il pourrait se connecter à internet rien que par la pensée. Ça serait bien trippant non ? Imaginez qu’on soit capable dans un futur d’aller sur internet par la seule pensée (j’en ai des frissons dans le dos !).

    Bon, j’en reviens à Cold Blood. Dans l’affaire Wikileaks, le groupe Anonymous dont il est un des leaders a  lancé un floodnet contre les entreprises Paypal et Mastercard car elles avaient suspendu leurs services  à Wikileaks, pressées par le gouvernement américain. Cette attaque ciblée, ce floodnet,  consistait à surcharger ces sites d’info inutile jusqu’à saturation du réseau, entraînant des pertes économiques conséquentes. C’est ce que l’on appelle. Ce Cold Blood a été interviewé par la BBC suite à cette attaque pour donner des explications. Il  y déclarait qu’il défendait la liberté sur Internet et que ces entreprises avaient empiété sur celle-ci en bloquant leurs services à Wikileaks.

    La toute première forme d’hacktivisme a été réalisé en 1989 par un certain WANK, un militant anti-nucléaire. Il s’était introduit dans les ordinateurs de la NASA et HERPNET ( l’ ancien  nom donné à Internet ) et laissé un message : « Vous parlez de temps de paix pour tous mais vous préparez la guerre. » Un thème qui se rappelle à nous dans le contexte tragique que vit le Japon.

    Julian Assange, ancien hacker à plein temps, fait partie des white hat. En effet, son cheval de bataille est l’injustice de guerres non-fondées, déclarées par l’Amérique ( Afghanistan, Irak, etc ) et sa politique extérieure en général. Son action entre donc dans cette forme d’activisme. En diffusant sur l’ Internet les documents secrets du gouvernement américain ( entre autres ), cet australien de 39 ans a semé la zizanie dans la politique mondiale. Et il paie déjà le prix de ses convictions puisque le gouvernement U.S. a déjà fait pression pour stopper le site de Wikileaks. Sans compter les deux procès pour « viole », et pour lesquels il pourrait être extradé en Suède si la justice l’ anglaise en décidait ainsi lieu des crimes supposés. Mais il n’est pas seul dans son combat puisque Anonymous lui a déjà démontré son soutien.

    Aujourd’hui, cet homme est tiraillé entre deux étiquettes : l’ennemi public nº1 des U.S.A. et un possible candidat au Nobel de la paix. Son combat est reconnu par beaucoup de gens dans le monde (moi y compris) mais il l’est encore plus  par cette communauté de hackers jadis underground, et comme telle, peu comprise par la société. La présence  de plus en plus fréquente de ces hackers dans le paysage médiatique est, pour moi, le signe d’un changement social important dont ils sont déjà les protagonistes. L’un des principes fondamentaux du hacker est l’anonymat, fonctionnant comme une société secrète, et ce depuis ses débuts. Aujourd’hui, grâce à Julian Assange et Wikileaks, certains sortent partiellement de l’obscurité et assument leurs affinités électroniques qu’ils proposent au plus offrant. Les économistes et les pouvoirs politiques qui méconnaissent la question tout comme la majorité d’entre nous, les utilisent de plus en plus. Ce mouvement de bidouilleurs longtemps ignoré est en train  de passer (si c’est pas déjà fait !) de l’autre côté de l’interface où il était enfermé pour revenir dans la réalité. Une belle petite revanche !

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